Newsletter Passer au NIVEAU SUPERIEUR en anglais
QUESTION
Bonjour,
Je tiens à vous remercier pour tous ces méthodes et conseils dans vos mails et sur votre site. J'aurais aimé avoir votre point de vue :
Mon gros souci en anglais c'est que depuis la 6ième jusqu'à la fac aujourd'hui, j'ai l'impression de n'avoir absolument pas évoluer dans cette langue. Je suppose que je ne dois pas en être la seule. J'ai bien compris que si je veux m'améliorer en anglais, je ne peux compter que sur moi-même en travaillant de mon coté.
Maintenant j'essai le plus possible de regarder des films en VO et aussi j'écoute beaucoup de musiques en anglais (ce qui n'est pas toujours évidant vu mon niveau... )
Merci encore
Manue
MES COMMENTAIRES :
Hello Manue,
C'est une question intéressante, merci. Le moyen le plus direct de faire des progrès remarquables en anglais, c'est de se poser un défi. Si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous allez certes entretenir votre anglais (ce qui n'est certes déjà pas mal et vous place au-dessus de la moyenne), mais vous allez aussi continuer à avoir exactement les mêmes résultats. Le temps est souvent sur-estimé en matière de langue. On pense qu'il faut apprendre pendant "des années" et que tout va se mettre en place comme par magie.
(C'est un sujet que j’essayerai de creuser dans un autre courrier : il faut un temps minimum au corps pour s'adapter à ce qu'on lui demande, c'est biologique, c'est aussi vrai pour le sport que pour les activités cérébrales -mais- c'est une questions de semaines, pas d'années ; on voudra dans tous les cas plutôt compter en nombre d'heures concrètes que d'années, très vague.)
Alors la question se pose, quel genre de défi pouvons-nous relever pour progresser en anglais?
La logistique va jouer sur nos choix en la matière. Gardons juste en tête que, même en vivant isolé, sans contact direct avec natifs, on peut relever beaucoup de défis et progresser, grâce à Internet. Alors, voici une liste non exhaustive d'activités que toute personne qui veut devenir bilingue en anglais devrait avoir fait au moins une fois selon moi :
- Lire une recette en anglais et l'appliquer. (Le résultat doit être mangeable!)
- Commencer et finir un jeu vidéo tout en anglais. (Si je l'ai fait en espagnol et suis en train de le faire en hongrois, croyez-moi, vous pouvez le faire en anglais!)
- Commander au restaurant tout en anglais.
- Passer une soirée avec des inconnus et n'utiliser QUE l'anglais. (Pas de triche, pas un seul mot en français de la soirée. Utilisez votre anglais pour expliquer les mots qui vous manquent.)
- Séduire une personne en anglais. (Couples : vous pouvez partir dans un délire soirée tout en anglais avec votre chère et tendre à la place.)
- Parler de vous en anglais. (Vos passions, votre métier s'il vous passionne, mais ne pensez pas que vous êtes "obligée" de parler d'un sujet particulier. Parler de ce qui vous AMUSE!)
- Effectuer une recherche en anglais sur le Web. (A vrai dire, je dirais plutôt que vous devriez en effectuer au moins une centaine! Sans quoi, vous passez à côté d'une mine d'or.)
- Lire un livre en anglais. (Vous avez le droit d'abandonner un livre ennuyeux au profit d'un autre mais, de préférence, commencez simplement par un livre dont vous savez qu'il va vraiment vous plaire.)
- Tenir une conversation en anglais au téléphone. (Appelez un service clientèle si besoin est. Ou bien cherchez du travail et passez un entretien téléphonique en anglais.)
- Demander de l'aide à un vendeur en anglais.
- Vous enregistrer en anglais et vous écouter, puis vous habituer à votre voix. (C'est dur au début quelle que soit la langue, mais c'est bien pour ça que c'est enrichissant.)
Alors voilà, ces suggestions sont forcément inspirées de mes aventures personnelles mais il y a déjà de quoi faire je pense. Le but est évidemment, comme toujours, que cela soit amusant et de ne pas trop se prendre au sérieux. Il vaut mieux se sentir mal à l'aise ou gérer une certaine difficulté le plus tôt possible, plutôt qu'attendre sans cesse le jour où nous trouverons le courage de le faire.
Pour mettre tout cela en pratique, je mentionnerai rapidement HostelWorld.com, Momondo.com, MeetUp.com, CouchSurfing.com et tous les moyens qui vous aideront à voyager peu cher ou à trouver des expatriés près de chez vous.
IMPORTANT! Manue, ou les autres lecteurs qui liront ce message dans le courrier des lecteurs... Si vous vous dites que ces activités sont TROP DURES pour vous et que vous n'avez pas le niveau... Dites-vous bien qu'elles seront plus faciles, motivantes et amusantes une fois que vous aurez OSE les faire Vous avez le droit de les simplifier ou de commencer par la plus facile mais FAITES-EN quelque chose. Les efforts, même modestes, se cumulent et nous donnent l'énergie d'exécuter des projets de plus en plus gros, vus de l'extérieur.
En vous souhaitant de bien belles aventures linguistiques :-)
Fabien
QUESTION
Salut Fabien,
Merci pour ton mail. J'ai eu les documents l'anglais naturellement et la musique anglaise, qui sont très bien construits, bravo ;-)
Sinon, pour les principales difficultés que je rencontre:
- Stagnation de mon niveau moyen ces dernières semaines et donc perte de motivation. Je me suis mis au film en anglais (depuis 10j), mais je ne dois pas avoir la bonne méthode.
j'ai commencé par un discours de Steve Jobs d'environ 30min sous titré. Frustré de ne pas avoir compris pleins de mot, j'ai repassé le documentaire et cherché tous les mots dans le dictionnaire que j'ai ensuite listé. Ça m'a pris bien 2h, et ce n'était pas très passionnant.
J'ai ensuite testé un épisode de friends (ouai je sais c'est vieux), mais je ne savais pas quoi télécharger. Je ne suis pas trop TV. C'était sans sous titre, et franchement l'horreur, j'ai quasi rien compris. J'ai eu l'impression d'être redevenu débutant, et j'ai donc arrêté les films. Peut être que je devrait réessayer avec les sous titres. Mais j'ai tellement de mal à croire que l'on puisse progresser lorsqu'on ne comprends pas les mots. Peut tu m'en dire+?
Mon niveau actuel en anglais:
Je suis en voyage autour du monde depuis 11 mois. J'ai commencé avec un niveau catastrophique en anglais, et maintenant j'ai un niveau plutôt moyen (moi qui pensait rentrer en France avec un super niveau c'est raté!!!). J'utilise Mosalingua régulièrement. Je peux tenir une conversation avec des gens pendant 15-20-30min surtout si il ne sont pas américain ou australien. L'idéal pour moi ce sont les européens qui parle anglais. Du moment que la discussions, est plutôt général ça peut aller, mais si ça se spécialise, ce n'est pas top. J'utilise le futur, présent et le passé de manière à peut prêt correcte. Maintenant j'ai besoin d'un plus pour mieux construire mes phrases, mieux parler et mieux comprendre et mieux prononcer. Depuis 1 mois j'ai l'impression de stagner et cela me démotive, il y a un cap que je n'arrive pas à passer. Peut être que le fait de rentrer dans un mois et demi en France n'aide pas non plus.
Enfin voilà,
À bientôt,
Thomas
MES COMMENTAIRES :
Hello Thomas,
Merci beaucoup pour ce message, c'est suffisamment détaillé sans être confus, c'est super.
Pour l'utilisation de la vidéo (films, séries TV, docus en tous genres), le seul moyen de progresser est de désactiver les sous-titres, donc tu as bien fait. Tant que l'on garde les sous-titres, même en anglais, ils nous distraient et nous font plus travailler nos yeux que nos oreilles.
Le problème est, évidemment, que l'on ne va pas TOUT comprendre dès le début. C'est vite décourageant et il y a plusieurs manières de voir les choses pour gérer cela.
a) NOS OREILLES ONT BESOIN DE S'OUVRIR
Beaucoup de mots courants sont méconnaissables simplement parce que notre oreille n'est pas habituée à les entendre dans le cadre d'une conversation entre natifs.
Distinguer la limite entre les mots n'est plus aussi évident qu'en français, soit parce qu'il y a une liaison entre eux, soit parce que des syllabes sautent et sont avalées.
Par exemple, "what are you doing" deviendra souvent un "watyoudoin".
Beaucoup de mots deviennent méconnaissables aussi, simplement parce que les voyelles non-accentuées ne sont jamais très articulées en anglais. En somme, on pense qu'elles se prononcent comme elles s'écrivent mais ce n'est pas le cas!
- Par exemple, "something" se prononce /ˈsʌm.θɪŋ/. Le "o" à l'écrit rime, à l'oral, avec la voyelle du mot "run", qui n'est pas un son français. Souvent, "something" se prononce même à vrai dire /ˈsʌm.ɪŋ/ (le son "th" saute).
- Un autre exemple, "American" se prononce /ə.ˈme.rɪkən/. Les lettres "a" ne se prononcent pas "a" dans ce mot mais riment, à la place, avec la voyelle centrale que l'on trouve dans le français "le" ou dans l'anglais "the". C'EST LA VOYELLE LA PLUS COURANTE EN ANGLAIS, elle est centrale et peu articulée et existe donc déjà en français ("le", "je", etc.).
- Un dernier exemple : "national" se prononce /ˈnæ.ʃnəl/. Il n'y a que deux syllabes, pas trois! Et il n'y a aucun son "o" à l'oral.
Alors, comment ouvrir nos oreilles à ces subtilités? Il y a deux moyens, complémentaires :
1) Utiliser un cours de phonétique. C'est pour cela que j'ai créé Réussir à l'oral en anglais ( bilingueanglais.com/reussir-a-l-oral-en-anglais/ )
Cela permet de réapprendre à écouter et à entendre des sons absents du français. Cela permet de se concentrer sur un son à la fois lorsque l'on écoute de l'anglais pour, progressivement, s'y acclimater et comme "adopter" ce son. Il y a une petite dizaine de sons anglais qui n'existent pas en français et nous y accoutumer nous ouvrent les portes de la compréhension orale.
2) Laisser du temps au temps. Compter 15 jours - 3 semaines.
Je ne suis pas un fan du fait d'attendre. En général, cela se transforme en une excuse et nous amène à tout remettre au lendemain.
En revanche, ici, il et important de prendre conscience d'une réalité : ouvrir ses oreilles est quelque chose de physique, de BIOLOGIQUE. Notre cerveau apprend à distinguer des sons qu'il ne distinguait plus. Cela demande, selon mon expérience, entre 15 jours et 3 semaines. Cela semble confirmé par des études également. Cela correspond aussi, grosso modo, au temps nécessaire pour adopter une nouvelle habitude. (En somme, il semble que notre cerveau a besoin de cet intervalle de temps pour se modifier et répondre à ce qu'on lui demande de nouveau).
La leçon à tirer de cela est qu'écouter un programme télé tout en VO pendant 1 semaine ne suffit pas à s'acclimater. Donnons-nous plutôt 15 jours-3 semaines.
Evidemment, passer 3 semaines à regarder, chaque jour, des programmes auxquels on ne comprend rien, n'est pas particulièrement amusant! C'est la principale raison pour laquelle je conseille les sitcoms pour démarrer. Leur nature visuelle permet de s'amuser même sans tout comprendre.
b) S'AMUSER A DEVINER
Il y a un an, j'ai commencé à regarder la série télé Spartacus en espagnol (ou plutôt, je devrais dire, j'ai commencé ) regarder "Espartaco!"). J'étais en Argentine, j'avais envie de voir la suite de la série prévue sous peu, et il me semblait donc que la revoir en espagnol serait un bon compromis. Au début, je comprenais autour de 60% des conversations. Etant donné qu'il y a peu de dialogues et que c'est une série assez visuelle, ce n'était pas très gênant. Dans le même temps, je revoyais la première saisons de Friends, en espagnol également. De fil en aiguille, je me suis habitué à la prononciation des divers personnages. D'une part... (Cela correspond à la partie précédente sur le fait d'ouvrir nos oreilles...)
D'autre part : je faisais jouer mes capacités de déduction!
Deviner le sens d'un mot est le meilleur talent que l'on puisse exercer pour s'améliorer en langues vivantes. Si dans la série télé quelqu'un dit "Tome espada" et que je ne connais pas le mot "espada" mais que je vois, en réaction, que l'autre prend une épée, alors je saurai que "espada" signifie "épée". Apprendre à partir du contexte, comme cela, est non seulement plus agréable que d'apprendre à partir d'une liste de mots, c'est aussi plus efficace, puisque l'on se souviendra de la situation. Cela crée comme un film dans notre tête. Or, plus les choses sont vivantes dans notre imagination, plus elles sont mémorables. Pour preuve, je me souviens encore de cet exemple avec le mot "espada".
Un an plus tard, de retour en Argentine, j'ai pu regarder la suite de la série télé et comprenait 95% des conversations. Mon investissement pour parvenir à ce résultat? Analyser la phonétique espagnole, écouter de la musique en espagnol (Manu Chaos), jouer à un jeu vidéo en espagnol (cela a travaillé mes capacités de déductions aussi), regarder 3 ou 4 saisons de Spartacus en espagnol, une saison de Friends, et rencontrer quelques Argentins et Colombiens de manière régulière (mais pas intense).
c) PRATIQUER CE QUE L'ON CONNAIT
Et, maintenant, le dernier point de cette histoire. Actuellement, en hongrois, je regarde des films et séries télé. Ma compréhension varie énormément. Plus les dialogues sont espacés, plus c'est simple pour moi (je comprends mieux les quelques rares dialogues que s'échangent les acteurs dans un film de science-fiction qu'une voix off qui ferait un récit, par exemple). J'ai aussi regardé toute une saison de Modern Family (ma sitcom préférée du moment) en hongrois, avec sans doute un niveau de compréhension de seulement 50%.
Alors, à quoi cela sert-il? Est-ce que cela sert même à quelque chose?
Avec 50% de compréhension, je suis loin de pouvoir déduire énormément! Les vidéos ne sont alors pas un moyen suffisant d'apprendre. Mais elles restent un moyen SUPPLEMENTAIRE de pratiquer.
Il y aura en effet, parmi ces 50%, toujours des phrases courtes que je comprends (exemple : "Viens, on rentre, il fait froid"), des fragments de phrase que je comprends ("je lui ai dit que...") et des mots dispersés que je reconnais aussi. Pratiquer cela me permet de ne pas perdre mon niveau et de pratiquer, de-ci de-là, des choses que je connais. Ou bien, de comprendre de nouvelles tournures de phrase qui sont de simples variantes de phrases que je connais déjà.
Evidemment, je prends dix fois plus de plaisir à regarder une sitcom ou un film très visuel plutôt qu'à me perdre (et abandonner) un film riche en dialogues que je ne comprends pas, donc il est important de sélectionner (et de tester à divers types de contenus... Mais il reste des choses à prendre et à pratiquer, même lorsque l'on ne comprend globalement que 50%.
Pour conclure, je t'encourage à te concentrer sur l'oral des natifs. C'est là que se situe ton défi et tes frustrations actuelles mais c'est aussi là que tu trouveras la plus grande source de progrès et de fierté. La phonétique est une clé, la pratique régulière est une clef, la déduction en est un autre, préparer des phrases 100% corrects pour parler de toi est une autre clef encore, t'enregistrer et analyser un fichier MP3 d'un natif est une autre clef encore... Cumulés, ces éléments te rendront l'oral anglais familier, plutôt qu'un peu trop étranger.
Voilà pour ce long mail. J'espère que cela t'aide à passer des caps et je te dis à très bientôt!
Fabien
Bonjour,
Je tiens à vous remercier pour tous ces méthodes et conseils dans vos mails et sur votre site. J'aurais aimé avoir votre point de vue :
Mon gros souci en anglais c'est que depuis la 6ième jusqu'à la fac aujourd'hui, j'ai l'impression de n'avoir absolument pas évoluer dans cette langue. Je suppose que je ne dois pas en être la seule. J'ai bien compris que si je veux m'améliorer en anglais, je ne peux compter que sur moi-même en travaillant de mon coté.
Maintenant j'essai le plus possible de regarder des films en VO et aussi j'écoute beaucoup de musiques en anglais (ce qui n'est pas toujours évidant vu mon niveau... )
Merci encore
Manue
MES COMMENTAIRES :
Hello Manue,
C'est une question intéressante, merci. Le moyen le plus direct de faire des progrès remarquables en anglais, c'est de se poser un défi. Si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous allez certes entretenir votre anglais (ce qui n'est certes déjà pas mal et vous place au-dessus de la moyenne), mais vous allez aussi continuer à avoir exactement les mêmes résultats. Le temps est souvent sur-estimé en matière de langue. On pense qu'il faut apprendre pendant "des années" et que tout va se mettre en place comme par magie.
(C'est un sujet que j’essayerai de creuser dans un autre courrier : il faut un temps minimum au corps pour s'adapter à ce qu'on lui demande, c'est biologique, c'est aussi vrai pour le sport que pour les activités cérébrales -mais- c'est une questions de semaines, pas d'années ; on voudra dans tous les cas plutôt compter en nombre d'heures concrètes que d'années, très vague.)
Alors la question se pose, quel genre de défi pouvons-nous relever pour progresser en anglais?
La logistique va jouer sur nos choix en la matière. Gardons juste en tête que, même en vivant isolé, sans contact direct avec natifs, on peut relever beaucoup de défis et progresser, grâce à Internet. Alors, voici une liste non exhaustive d'activités que toute personne qui veut devenir bilingue en anglais devrait avoir fait au moins une fois selon moi :
- Lire une recette en anglais et l'appliquer. (Le résultat doit être mangeable!)
- Commencer et finir un jeu vidéo tout en anglais. (Si je l'ai fait en espagnol et suis en train de le faire en hongrois, croyez-moi, vous pouvez le faire en anglais!)
- Commander au restaurant tout en anglais.
- Passer une soirée avec des inconnus et n'utiliser QUE l'anglais. (Pas de triche, pas un seul mot en français de la soirée. Utilisez votre anglais pour expliquer les mots qui vous manquent.)
- Séduire une personne en anglais. (Couples : vous pouvez partir dans un délire soirée tout en anglais avec votre chère et tendre à la place.)
- Parler de vous en anglais. (Vos passions, votre métier s'il vous passionne, mais ne pensez pas que vous êtes "obligée" de parler d'un sujet particulier. Parler de ce qui vous AMUSE!)
- Effectuer une recherche en anglais sur le Web. (A vrai dire, je dirais plutôt que vous devriez en effectuer au moins une centaine! Sans quoi, vous passez à côté d'une mine d'or.)
- Lire un livre en anglais. (Vous avez le droit d'abandonner un livre ennuyeux au profit d'un autre mais, de préférence, commencez simplement par un livre dont vous savez qu'il va vraiment vous plaire.)
- Tenir une conversation en anglais au téléphone. (Appelez un service clientèle si besoin est. Ou bien cherchez du travail et passez un entretien téléphonique en anglais.)
- Demander de l'aide à un vendeur en anglais.
- Vous enregistrer en anglais et vous écouter, puis vous habituer à votre voix. (C'est dur au début quelle que soit la langue, mais c'est bien pour ça que c'est enrichissant.)
Alors voilà, ces suggestions sont forcément inspirées de mes aventures personnelles mais il y a déjà de quoi faire je pense. Le but est évidemment, comme toujours, que cela soit amusant et de ne pas trop se prendre au sérieux. Il vaut mieux se sentir mal à l'aise ou gérer une certaine difficulté le plus tôt possible, plutôt qu'attendre sans cesse le jour où nous trouverons le courage de le faire.
Pour mettre tout cela en pratique, je mentionnerai rapidement HostelWorld.com, Momondo.com, MeetUp.com, CouchSurfing.com et tous les moyens qui vous aideront à voyager peu cher ou à trouver des expatriés près de chez vous.
IMPORTANT! Manue, ou les autres lecteurs qui liront ce message dans le courrier des lecteurs... Si vous vous dites que ces activités sont TROP DURES pour vous et que vous n'avez pas le niveau... Dites-vous bien qu'elles seront plus faciles, motivantes et amusantes une fois que vous aurez OSE les faire Vous avez le droit de les simplifier ou de commencer par la plus facile mais FAITES-EN quelque chose. Les efforts, même modestes, se cumulent et nous donnent l'énergie d'exécuter des projets de plus en plus gros, vus de l'extérieur.
En vous souhaitant de bien belles aventures linguistiques :-)
Fabien
QUESTION
Salut Fabien,
Merci pour ton mail. J'ai eu les documents l'anglais naturellement et la musique anglaise, qui sont très bien construits, bravo ;-)
Sinon, pour les principales difficultés que je rencontre:
- Stagnation de mon niveau moyen ces dernières semaines et donc perte de motivation. Je me suis mis au film en anglais (depuis 10j), mais je ne dois pas avoir la bonne méthode.
j'ai commencé par un discours de Steve Jobs d'environ 30min sous titré. Frustré de ne pas avoir compris pleins de mot, j'ai repassé le documentaire et cherché tous les mots dans le dictionnaire que j'ai ensuite listé. Ça m'a pris bien 2h, et ce n'était pas très passionnant.
J'ai ensuite testé un épisode de friends (ouai je sais c'est vieux), mais je ne savais pas quoi télécharger. Je ne suis pas trop TV. C'était sans sous titre, et franchement l'horreur, j'ai quasi rien compris. J'ai eu l'impression d'être redevenu débutant, et j'ai donc arrêté les films. Peut être que je devrait réessayer avec les sous titres. Mais j'ai tellement de mal à croire que l'on puisse progresser lorsqu'on ne comprends pas les mots. Peut tu m'en dire+?
Mon niveau actuel en anglais:
Je suis en voyage autour du monde depuis 11 mois. J'ai commencé avec un niveau catastrophique en anglais, et maintenant j'ai un niveau plutôt moyen (moi qui pensait rentrer en France avec un super niveau c'est raté!!!). J'utilise Mosalingua régulièrement. Je peux tenir une conversation avec des gens pendant 15-20-30min surtout si il ne sont pas américain ou australien. L'idéal pour moi ce sont les européens qui parle anglais. Du moment que la discussions, est plutôt général ça peut aller, mais si ça se spécialise, ce n'est pas top. J'utilise le futur, présent et le passé de manière à peut prêt correcte. Maintenant j'ai besoin d'un plus pour mieux construire mes phrases, mieux parler et mieux comprendre et mieux prononcer. Depuis 1 mois j'ai l'impression de stagner et cela me démotive, il y a un cap que je n'arrive pas à passer. Peut être que le fait de rentrer dans un mois et demi en France n'aide pas non plus.
Enfin voilà,
À bientôt,
Thomas
MES COMMENTAIRES :
Hello Thomas,
Merci beaucoup pour ce message, c'est suffisamment détaillé sans être confus, c'est super.
Pour l'utilisation de la vidéo (films, séries TV, docus en tous genres), le seul moyen de progresser est de désactiver les sous-titres, donc tu as bien fait. Tant que l'on garde les sous-titres, même en anglais, ils nous distraient et nous font plus travailler nos yeux que nos oreilles.
Le problème est, évidemment, que l'on ne va pas TOUT comprendre dès le début. C'est vite décourageant et il y a plusieurs manières de voir les choses pour gérer cela.
a) NOS OREILLES ONT BESOIN DE S'OUVRIR
Beaucoup de mots courants sont méconnaissables simplement parce que notre oreille n'est pas habituée à les entendre dans le cadre d'une conversation entre natifs.
Distinguer la limite entre les mots n'est plus aussi évident qu'en français, soit parce qu'il y a une liaison entre eux, soit parce que des syllabes sautent et sont avalées.
Par exemple, "what are you doing" deviendra souvent un "watyoudoin".
Beaucoup de mots deviennent méconnaissables aussi, simplement parce que les voyelles non-accentuées ne sont jamais très articulées en anglais. En somme, on pense qu'elles se prononcent comme elles s'écrivent mais ce n'est pas le cas!
- Par exemple, "something" se prononce /ˈsʌm.θɪŋ/. Le "o" à l'écrit rime, à l'oral, avec la voyelle du mot "run", qui n'est pas un son français. Souvent, "something" se prononce même à vrai dire /ˈsʌm.ɪŋ/ (le son "th" saute).
- Un autre exemple, "American" se prononce /ə.ˈme.rɪkən/. Les lettres "a" ne se prononcent pas "a" dans ce mot mais riment, à la place, avec la voyelle centrale que l'on trouve dans le français "le" ou dans l'anglais "the". C'EST LA VOYELLE LA PLUS COURANTE EN ANGLAIS, elle est centrale et peu articulée et existe donc déjà en français ("le", "je", etc.).
- Un dernier exemple : "national" se prononce /ˈnæ.ʃnəl/. Il n'y a que deux syllabes, pas trois! Et il n'y a aucun son "o" à l'oral.
Alors, comment ouvrir nos oreilles à ces subtilités? Il y a deux moyens, complémentaires :
1) Utiliser un cours de phonétique. C'est pour cela que j'ai créé Réussir à l'oral en anglais ( bilingueanglais.com/reussir-a-l-oral-en-anglais/ )
Cela permet de réapprendre à écouter et à entendre des sons absents du français. Cela permet de se concentrer sur un son à la fois lorsque l'on écoute de l'anglais pour, progressivement, s'y acclimater et comme "adopter" ce son. Il y a une petite dizaine de sons anglais qui n'existent pas en français et nous y accoutumer nous ouvrent les portes de la compréhension orale.
2) Laisser du temps au temps. Compter 15 jours - 3 semaines.
Je ne suis pas un fan du fait d'attendre. En général, cela se transforme en une excuse et nous amène à tout remettre au lendemain.
En revanche, ici, il et important de prendre conscience d'une réalité : ouvrir ses oreilles est quelque chose de physique, de BIOLOGIQUE. Notre cerveau apprend à distinguer des sons qu'il ne distinguait plus. Cela demande, selon mon expérience, entre 15 jours et 3 semaines. Cela semble confirmé par des études également. Cela correspond aussi, grosso modo, au temps nécessaire pour adopter une nouvelle habitude. (En somme, il semble que notre cerveau a besoin de cet intervalle de temps pour se modifier et répondre à ce qu'on lui demande de nouveau).
La leçon à tirer de cela est qu'écouter un programme télé tout en VO pendant 1 semaine ne suffit pas à s'acclimater. Donnons-nous plutôt 15 jours-3 semaines.
Evidemment, passer 3 semaines à regarder, chaque jour, des programmes auxquels on ne comprend rien, n'est pas particulièrement amusant! C'est la principale raison pour laquelle je conseille les sitcoms pour démarrer. Leur nature visuelle permet de s'amuser même sans tout comprendre.
b) S'AMUSER A DEVINER
Il y a un an, j'ai commencé à regarder la série télé Spartacus en espagnol (ou plutôt, je devrais dire, j'ai commencé ) regarder "Espartaco!"). J'étais en Argentine, j'avais envie de voir la suite de la série prévue sous peu, et il me semblait donc que la revoir en espagnol serait un bon compromis. Au début, je comprenais autour de 60% des conversations. Etant donné qu'il y a peu de dialogues et que c'est une série assez visuelle, ce n'était pas très gênant. Dans le même temps, je revoyais la première saisons de Friends, en espagnol également. De fil en aiguille, je me suis habitué à la prononciation des divers personnages. D'une part... (Cela correspond à la partie précédente sur le fait d'ouvrir nos oreilles...)
D'autre part : je faisais jouer mes capacités de déduction!
Deviner le sens d'un mot est le meilleur talent que l'on puisse exercer pour s'améliorer en langues vivantes. Si dans la série télé quelqu'un dit "Tome espada" et que je ne connais pas le mot "espada" mais que je vois, en réaction, que l'autre prend une épée, alors je saurai que "espada" signifie "épée". Apprendre à partir du contexte, comme cela, est non seulement plus agréable que d'apprendre à partir d'une liste de mots, c'est aussi plus efficace, puisque l'on se souviendra de la situation. Cela crée comme un film dans notre tête. Or, plus les choses sont vivantes dans notre imagination, plus elles sont mémorables. Pour preuve, je me souviens encore de cet exemple avec le mot "espada".
Un an plus tard, de retour en Argentine, j'ai pu regarder la suite de la série télé et comprenait 95% des conversations. Mon investissement pour parvenir à ce résultat? Analyser la phonétique espagnole, écouter de la musique en espagnol (Manu Chaos), jouer à un jeu vidéo en espagnol (cela a travaillé mes capacités de déductions aussi), regarder 3 ou 4 saisons de Spartacus en espagnol, une saison de Friends, et rencontrer quelques Argentins et Colombiens de manière régulière (mais pas intense).
c) PRATIQUER CE QUE L'ON CONNAIT
Et, maintenant, le dernier point de cette histoire. Actuellement, en hongrois, je regarde des films et séries télé. Ma compréhension varie énormément. Plus les dialogues sont espacés, plus c'est simple pour moi (je comprends mieux les quelques rares dialogues que s'échangent les acteurs dans un film de science-fiction qu'une voix off qui ferait un récit, par exemple). J'ai aussi regardé toute une saison de Modern Family (ma sitcom préférée du moment) en hongrois, avec sans doute un niveau de compréhension de seulement 50%.
Alors, à quoi cela sert-il? Est-ce que cela sert même à quelque chose?
Avec 50% de compréhension, je suis loin de pouvoir déduire énormément! Les vidéos ne sont alors pas un moyen suffisant d'apprendre. Mais elles restent un moyen SUPPLEMENTAIRE de pratiquer.
Il y aura en effet, parmi ces 50%, toujours des phrases courtes que je comprends (exemple : "Viens, on rentre, il fait froid"), des fragments de phrase que je comprends ("je lui ai dit que...") et des mots dispersés que je reconnais aussi. Pratiquer cela me permet de ne pas perdre mon niveau et de pratiquer, de-ci de-là, des choses que je connais. Ou bien, de comprendre de nouvelles tournures de phrase qui sont de simples variantes de phrases que je connais déjà.
Evidemment, je prends dix fois plus de plaisir à regarder une sitcom ou un film très visuel plutôt qu'à me perdre (et abandonner) un film riche en dialogues que je ne comprends pas, donc il est important de sélectionner (et de tester à divers types de contenus... Mais il reste des choses à prendre et à pratiquer, même lorsque l'on ne comprend globalement que 50%.
Pour conclure, je t'encourage à te concentrer sur l'oral des natifs. C'est là que se situe ton défi et tes frustrations actuelles mais c'est aussi là que tu trouveras la plus grande source de progrès et de fierté. La phonétique est une clé, la pratique régulière est une clef, la déduction en est un autre, préparer des phrases 100% corrects pour parler de toi est une autre clef encore, t'enregistrer et analyser un fichier MP3 d'un natif est une autre clef encore... Cumulés, ces éléments te rendront l'oral anglais familier, plutôt qu'un peu trop étranger.
Voilà pour ce long mail. J'espère que cela t'aide à passer des caps et je te dis à très bientôt!
Fabien
